Elle va vers ses 20 ans, je me dirige vers mes 40 ans.
Elle est à l'âge où elle découvre, je suis arrivée à celui où je comprends.
Tant d'écart et pourtant quand je la regarde aujourd'hui je ne peux m'empêcher de penser à celle que j'étais à son âge, cet âge où j'ai traversé tant de joies et de doutes qui ont fait de moi celle que je suis devenue.
J'aimerais la rassurer et lui murmurer de ne pas avoir peur, d'accepter d'être déçue par des projets qui tomberont à l'eau et des personnes qui sortiront de sa vie.
De toujours tirer avantage de ses peines et force de ses doutes. De demeurer patiente et sereine malgré cette rage et cette envie folle de découvrir le monde.
Parce que la jeunesse c'est aussi le temps des échecs, c'est ce temps si précieux où tout est possible mais rien n'est acquis. C'est ce temps si beau quand nous réussissons à le conquérir mais que autant en emporte ce temps quand nous perdons confiance.
Il n'y a pas d'échecs là où il n'y a pas de doutes, il n'y a pas d'échecs là où nous avons essayé.
Nous apprenons, nous comprenons, nous grandissons.
Avec le temps j'ai compris, je prends patience, je garde confiance, je sais maintenant que tout existe pour une raison, que ce que nous vivons, ce que nous traversons et les êtres qui nous accompagnent dans cette construction ne sont que le fruit de nos propres projections.
Que ce qui peut sembler tant nous manquer, nous l'avons souvent déjà gagné.
Tout ce qui doit arriver arrivera et je ferai toujours en sorte que ce ne soit pas contre ma volonté.
Parce que quoi qu'il arrive, il faut choisir de garder le meilleur
Ma soeur, mon amour, la peur et le doute n'ont pas leur place, garde confiance, prends patience, le meilleur reste à venir.