Alors que j’attendais mon métro dans la chaleur étouffante de cette ville qui ne dort jamais, je me suis imaginée ailleurs, dans mille et un endroits mais surtout pas ici, sur mon banc de quai de gare à espérer que ce train n’arrive pas trop tard. Ça vous arrive à vous aussi ? Quand vous n’êtes pas tout à fait heureux là où vous êtes ou comblé de ce que vous avez, de rêver d'un ailleurs qui vous redonne un bout de bonheur ? Nous avons à cœur de vivre de grandes choses, de ne pas laisser mourir nos rêves d’enfants, de réaliser d’ambitieux projets. On lit des livres sur le bonheur et des articles sur comment réussir sa vie. On se dit tout simplement SI. SI je quittais Paris. Si j'étais riche. Si j'étais libre … Et puis le métro arrive et nous nous engouffrons dans le wagon comme happés par la réalité.
Mais l’herbe semble toujours plus verte ailleurs.
Et puis je regarde autour de moi, la vie est belle ici aussi, les plaisirs, les petits bonheurs, les grandes joies, les déceptions et les échecs aussi mais après tout ne font ils pas partie de la vie où qu’elle soit. L’herbe verte est aussi là, tout autour de nous, parfois les mauvaises pousses nous empêche de la voir et nous nous projetons ailleurs à la poursuite d'anciens rêves dans le va-et-vient d'une vie qui bouscule et qui parfois bascule. J'aimerais, je voudrais, je rêverais ... mais rarement j'ai . Oui parfois nous avons juste tant de chance d'avoir ce qui grandit la près de nous, ce que nous façonnons chaque jour, la vie que nous créons et qui pousse, qui passe à toute vitesse. Et je reste assise sur mon banc dans la chaleur d'une ville que j'aimerais quitter, je pense à mes belles herbes vertes, je pense à celles qui ne repousseront jamais plus et puis souvent à celle qui germeront encore, nombreuses et vives, les promesses d'une vie bien remplie. J'espère pouvoir et surtout savoir cultiver ce champ des possibles.